Histoire du poil court noir
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Le berger Belge noir à poils court - De Zwarte Korthaar
LE BERGER BELGE NOIR A POIL COURT
Le Berger Belge noir à poil court, souvent désigné à tort sous le nom de Malinois noir, est une variété de berger belge qui n’est actuellement plus reconnue par la SRSH.
Son nom exact est le Berger Belge à poil court noir : le PCN. En Néerlandais on le nomme "de Zwarte Korthaar".
Au cours de l’histoire du Berger Belge, la question des diverses variétés et des couleurs admises a donné lieu à beaucoup de controverses et continue toujours ......
Il nous faut réexpliquer : le noir fait partie de la race depuis toujours, certain ont essayé de l'éliminer mais ni sont pas parvenus.
Le berger Belge noir à poil court est étroitement lié au berger malinois, ce qui laisse supposer que ce chien est originaire de la même région. Lors de la création du club des bergers belges en 1892, on pouvait encore voir des bergers belges noirs à poil court dans toute la région du Zenne et du Dijle.
Comme son nom l'indique, ce chien a un poil court et noir. Pour le reste, il ressemble au malinois.
Aujourd'hui, le Noir à poil court est très rare, avec quelques spécimens en Belgique, un peu plus aux Pays-Bas et aux USA.
La diversité fait qu’une race ' le berger belge' vivra éternellement. A nous de lui redonner ses couleurs.
Ses variétés aussi différentes soit elles, sont le réel trésor que certains voudraient faire disparaître.
Déjà en 1920, Monsieur Charles Huge continuait de défendre la fourchette de toutes les couleurs allant de l'auburn, au rouge (pain brûlé), fauve, jaune isabelle et même les gris (sable), voir les zibelines (bleus). Certains Malinois de travail lui donnèrent raison puisqu’indépendamment des noirs Colduc (LOSH 38613) était auburn, Mylord (LOSH 26324) était jaune isabelle, Tibi (LOSH 32203) était noir zibeline et pour finir Frik de Kontich femelle Malinoise de couleur rouge pain brûlé fut Championne de Belgique Ring en 1933 (UCSH) et Championne de Campagne en 1937.
Un autre exemple :"Max "(2-2 Tjop) était entièrement noir.
Néro de l'enclus (Dewet / Cora 2 fauves) 1905 petit fils de Tjop et Voss de Polders était noir à poil court.
Pirouf
La SRSH les a reconnus leur a donné des pédigrées, cf. Max le Chartier, Stoppy, Pirouf (LOSH 40192) Champion de Travail Ring 1934. Il ne fut pas le seul puisque déjà une femelle Malinoise noire fut Championne de Travail Ring en 1931. Elle s'appelait Foliette (LOSH 23282). La SRSH les a éliminés de son standard sans réellement se justifier, on estime que les couleurs bringées et noires ont été utilisées pour renforcer la race du Berger Hollandais, cette race est apparue vers la fin du XIXe siècle et est une descendante du berger belge, dont il était une variété.
Rappelons-nous qu’au cours de l’exposition organisée à l’occasion du 10e anniversaire de la fondation du Club du Chien de Berger Belge à Bruxelles le 21 avril 1901, dans son rapport sur les poils courts, le juge ne compte pas moins de neuf chiens qu’il décrit comme bringés.
Lors de la 9e exposition du Berger Belge Club, les 12 et 13 mars 1911, sont signalés six « poil court noir ». C’est la sixième variété mais malgré son apparition dans les expositions, elle n’obtint pas une vraie reconnaissance comme l’inscription aux livres d’origine. À l’exposition de Jemeppe-sur-Meuse du 20 et 21 juin 1914, le poil long bringé réapparaît.
Dans une lettre adressée en date du 15 novembre 1897 à Louis Vander Snickt (rédacteur en chef de la revue Chasse et Pêche, Louis Huyghebaert écrit :
Je dois vous annoncer que sur 20 chiens de berger à robe courte, on rencontre à peu près un exemplaire de couleur noire. Pendant les opérations de la nouvelle révision cadastrale, j’ai dû visiter toutes les fermes de pas mal de communes de la province et j’ai chaque fois fait la même constatation.
En Belgique les pédigrées sont gérés par des ASBL, les seuls pédigrées à être reconnu par le ministère de l'agriculture sont ceux du KCB (Kennel Club Belge) qui lui n'est pas reconnu par la FCI. Le KCB reconnait le Berger Belge à poil court noir. Le NVBK le reconnait aussi mais l'appelle différemment selon qu'il et d'un côté ou de l'autre de la frontière linguistique : Zwarte Mechelaar en Néerlandais (malinois noir) ou Berger Belge poil court noir pour la commission d'expo cotés Wallon.
(Tiré du Livre de Joseph Couplet de 1947 : Le chien de garde et de défense Manuel pratique et complet d’élevage et de dressage) :
La reconnaissance officielle du chien de berger belge à poil court noir.
Comme suite à la décision qui fut prise par le Club du chien de berger belge, en date du 22 octobre 1929, de reconnaître officiellement la variété berger belge à poil court noir, nous avons le plaisir de décrire ci-après le standard provisoire de la nouvelle variété reconnue tel qu’il a été établi par le Club du chien de Berger Belge :
« Les caractères distinctifs de la variété à poil court noir sont évidemment les caractères généraux de la race du chien de berger belge, et il est décidé d’identifier le standard du chien de berger belge à poil court noir à celui du Malinois, à l’exception de la couleur de poil bien entendu.
« Les caractères distinctifs de la variété à poil court noir sont donc :
Couleur : toute noire, zain. Une étoile de poils blancs ou une ligne de poils blancs légèrement marquée, de dimension moindre que celle admise chez « le malinois », où il y a mariage de couleurs, est tolérée.
L’importance de l’étoile blanche ou de la ligne de poils blancs, est laissée à l’appréciation des juges.
Outre les caractères généraux de la race, cette variété est reconnaissable au poil qui se montre « court » sur toute la surface du corps, notamment sur la tête, la face externe des oreilles et le bas des membres, « demi court » au contraire et plus « fourrés » autour du cou et de la queue. En outre, le bord postérieur de la fesse est frangé de poils longs, appelés vulgairement « culotte ».
Queue : la queue est épiée.
Défauts : poil demi court. Poils durs disséminés dans le poil court. Le bout des pattes blanc est une imperfection à éviter.
Historique des variétés partagées par Feue Jean-Marie Vanbutsele :
Le relèvement après la 1er Guerre mondiale et l’admission de toutes les Variétés
Les ravages causés aux chenils ainsi que les réquisitions de nombreux milliers de chiens durant la guerre de 1914-18 décimèrent fortement notre population canine. En 1919, la Société Royale Saint-Hubert est saisie par le Berger Belge Club d’une demande de reconnaissance officielle de toutes les couleurs de robe du Chien de Berger belge. Pour ce faire, la Société Royale Saint-Hubert organisa une Assemblée Générale consultative en date du 8 février 1920. Les membres, parmi lesquels se trouvaient Louis Huyghebaert et Charles Huge, adoptèrent unanimement les modifications suivantes :
Le maintien intégral des cinq variétés existantes, que l'on cherchera à faire disparaître ni directement ni indirectement. Elles conserveront leurs classes distinctes et exclusives, ainsi que leurs certificats de championnat respectifs. Les dénominations «Groenendael» et «Malinois» seront maintenues pour les deux variétés connues sous ces appellations.
La qualification de « berger belge » sera reconnue aux chiens répondant strictement au standard de cette race, même s’ils sont d’une autre couleur que celles admises pour les cinq variétés anciennes, pourvu que cette couleur soit comprise dans la gamme des tons qui vont du noir au fauve ou dans le mélange de ceux‑ci. Un peu de blanc sera toléré. Ces chiens se verront ouvrir, dans chaque variété de texture de poil (long, court, dur) des classes spéciales dotées de certificats de championnat. Ils seront admis de même au livre des origines (L.O.S.H.). La plus grande sévérité est demandée des juges, en ce qui concerne le type.
Selon les règlements des expositions et du L.O.S.H., les variétés furent séparées en huit classes différentes (soit huit C.A.C. par sexe) comme suit :
Les cinq variétés existantes :
Chiens de berger Malinois
Chiens de berger de Groenendael
Chiens de berger belges à poil long fauve
Chiens de berger belges à poil dur fauve
Chiens de berger belges à poil dur gris cendré foncé
Les autres variétés :
Chiens de berger belges à poil court, autres que Malinois
Chiens de berger belges à poil long, autres que noir ou fauve
Chiens de berger belges à poil dur, autres que fauve ou gris cendré foncé.
Ce qui caractérise aussi le début cette période c’est la montée en puissance du Malinois qui truste toutes les meilleures places dans toutes les disciplines de travail. Le prototype parmi eux s’appelle Snap (L.O.S.H. 10050). C'était un athlète complet. Il n'était pas seulement un as des concours en ring mais également des concours en campagne avec des exercices à l'eau et de pistage. C'était un Malinois de travail dans toute l'acception du terme. D'une obéissance passive à toute épreuve, il défendait son maître avec furie dès que celui-ci était attaqué. Il obtint en 1925 le titre de Champion de travail (S.R.S.H.) après avoir obtenu un C.A.C. en pistage et de deux C.A.C. en concours de campagne. Il est à la base de plusieurs lignées d’où émergent tous les grands Champions d’hier et d’aujourd’hui. Ajoutons, entre parenthèses, que les épreuves de travail sont nécessaires pour maintenir les qualités et la robustesse de notre race bergère tout en évitant la dégénérescence.
Avec application au 1 janvier 1934, le nombre de C.A.C. est réduit de 8 à 4 selon la répartition suivante :
Au poil court, sans distinction de couleurs (toutes couleurs réunies)
Au poil dur, sans distinction de couleurs (toutes couleurs réunies)
Au poil long noir Groenendael
Au poil long sans distinction de couleurs (noire exceptée) (toutes couleurs réunies)
Dans les règlements d’expositions, la séparation des variétés en 8 classes par type et couleur de poil reste maintenue. (« Chasse et Pêche » du 14 janv. 1934).
Le Poil court noir compose la majorité des « Poil court autres ». Loin derrière suit le bringé. Le Tervueren fauve compose la majorité des « Poil long autres ». Le Poil dur fauve compose aussi la majorité des « Poil dur ».
En 1938, F.-E. Verbanck rédigea un projet de standard (Chasse et Pêche du 28 mai 1938). « Plus conforme aux nécessités du moment, mentionna-t-il, et qui pourra servir de base à d’ultérieures discussions ». Les évènements de 1939-1945 empêchèrent cette mise à jour.
Le relèvement après la 2e Guerre mondiale et l’émergence du Tervueren
Au cours de la réunion du 21 octobre 1945 de la Section d'Élevage de l’Assemblée des Délégués de l’Union Cynologique Saint-Hubert, en vue du relèvement de l’élevage du Chien de Berger belge et en particulier du poil long fauve dit « Tervueren », les mesures suivantes sont adoptées :
Dans quel état se trouvait l'élevage du chien de berger belge après la guerre de 1940‑1945 ? L’article « L’Elevage du Chien de Berger Belge » paru le 1er décembre dans la revue L’Aboi et signé de G. O’Breen renferme des aspects très intéressants. Voici quelques passages significatifs : « Le Tervueren, ce magnifique chien fauve si capable de damer le pion à tout ce qui est berger étranger, tant par son esthétique aspect que par son caractère, a pratiquement disparu de la circulation. Les bergers à poil dur, le fauve comme le gris‑cendré, ont suivi le mouvement. Le poil long noir, sauf dans le Hainaut à Binche et environs, ne paraît pas du tout être élevé dans l'ensemble de la Belgique, dans un nombre que lui fait mériter son bel aspect, et sa qualité d'être race bergère nationale : dans le sud de la Flandre Occidentale, on ne voit que des bergers allemands, par exemple. Reste le poil court, le Malinois, qui lui, se défend bien et, en particulier chez les supporters du sport des épreuves en ring, jouit d'une vogue incontestée ; moins impressionnant, moins tape-à-l’œil que ses congénères poil long, il a pour lui son caractère et si l'étranger ne se sent pas attiré par lui au même degré que par les autres, dans le pays même, il rencontre toujours la faveur de ceux qui estiment le bon chien de travail, plein de caractère.
Le standard de 1956
Publié dans la revue « Chasse et Pêche » du 1 décembre 1956, le standard maintient les couleurs (le fauve, le noir, les bringés, et toute la gamme allant du fauve et du gris au noir) appartenant historiquement à la race telle que confirmée par l’Assemblée générale consultative de 1920. Un peu de blanc est toléré au poitrail et aux doigts. Parmi toutes les variétés, seules les suivantes avaient une appellation spécifique :
Groenendael : pour le poil long noir uni.
Tervueren : pour le poil long fauve de teintes chaudes, bien charbonné et masque noir si possible.
Malinois : pour le poil court fauve charbonné, avec masque noir si possible.
Laekenois : pour le poil dur fauve avec traces de charbonné principalement au museau et à la queue.
« S’il est vrai que les Bergers belges autres que les Malinois, Groenendael, Tervueren et Laekenois ne sont plus élevés d'une façon méthodique, nous avons connu, écrivit F.E. Verbanck, parmi ces produits accidentels des magnifiques sujets typiquement berger belge. C'est pourquoi il a été décidé de ne pas les exclure de notre patrimoine. Il n'est pas dit que nous ne serons pas heureux de trouver parmi eux, dans l'avenir, des éléments de retrempe. »
A partit de 1974
Réduction du nombre des Variétés et querelles autour du « poil long sable »
En date du 4 février 1973, le Conseil Cynologique de l’Union Royale Cynologique Saint-Hubert décida d’apporter des modifications importantes à propos des Variétés et de leurs accouplements. Ci-dessous, la copie exacte de la note du 7 juin signée par le secrétaire général de la Société Royale Saint-Hubert :
Ces modifications seront d’application à partir du 1er janvier 1974.
Les croisements entre variétés de Bergers Belges ne sont plus autorisés.
Au cas où des croisements seraient autorisés exceptionnellement par la Commission belge d’Élevage, seule compétente, ces produits seront inscrits dans un livre d'attente jusqu'à ce qu’ils se reproduisent jusqu'à la 3e génération dans la texture et la couleur du poil de leur variété.
Il est décidé d'en revenir aux anciennes appellations de :
Bergers belges GROENENDAEL, poil long noir zain ;
Bergers belges TERVUEREN, poil long fauve sous masque noir charbonné ;
Bergers belges MALINOIS, poil court fauve-charbonné sous masque noir ;
Bergers belges LAEKENOIS, poil dur fauve-charbonné.
En langage clair, cela signifie que la porte est définitivement fermée pour le poil court noir et le poil court sable charbonné, le poil dur autre que fauve et tous les bringés.
Il est aussi extraordinaire de constater comment une couleur récessive, fauve ou grise, peut rester latent pendant plusieurs générations avant de réapparaître.
Avec l’année 1974 débute une nouvelle période pour l’élevage par une réduction du nombre de Variétés et par la sévère restriction des accouplements inter-variétés. C’est l’annulation de toutes les décisions équilibrées prises par l’Assemblée Générale consultative du 8 février 1920.
Le standard de 1978
Le masque est devenu obligatoire pour le Malinois et le Tervueren. Pour le poil court, seul le « fauve charbonné » (Malinois) est encore reconnu. Pour le Tervueren, le standard stipule que «la couleur fauve charbonné étant la plus naturelle, elle restera la préférée ». Avec cette formule, le standard de 1978 élargit la variété « Tervueren », réservée jusqu’ici uniquement au « fauve de teinte chaude », au sable charbonné (dit « gris »). Le poil dur ne subit aucune modification par rapport au standard de 1956.
Le standard de 1989
Contrairement aux deux standards précédents, celui de 1989 voit disparaître la rubrique de description de la « gamme des couleurs » parmi les caractères généraux. En conséquence, malgré un texte inchangé concernant les caractères distinctifs pour le poil dur, la variété est réduite au seul Laekenois, le poil dur fauve. Le poil long sable charbonné (dit « gris ») ne peut plus prétendre au qualificatif « excellent » ni recevoir une proposition de C.A.C., de C.A.C.I.B. ou de réserves.
Le standard de 2001 (Standard F.C.I. N° 15 du 13.03.2001)
Conformément aux directives de la F.C.I., le nouveau modèle de présentation est plus complet que les éditions précédentes. Les descriptions sont plus précises ou mieux détaillées. Ce standard confirme la conception « minimaliste » des couleurs autour des quatre variétés : Malinois, Groenendael, Tervueren et Laekenois.
Le Malinois reste de loin la variété phare avec un nombre important de portées par an. La tendance des dernières années est à la hausse. Quant au Groenendael, il est en nette perte de vitesse et doit céder sa place de seconde variété au profit du Tervueren. Par rapport aux années 1946-1975, l’importance de sa population se dégrade en passant de 31,1 % à 15,4 %. Depuis le début des années 90, le Groenendael est en régression. Quelles en sont les causes ? Certes, des problèmes de fertilité sont apparus mais est-ce la seule cause ? Après son envol dans les années 70, le Tervueren s’est ensuite consolidé. Toutefois, depuis le début des années 90, il s’est tassé restant autour de 20 % des effectifs soit une moyenne de 50 nichées par an.
En résumé, le Berger Belge noir à poil court a une histoire qui s'entrelace avec les autres variétés de la race.